Pourquoi embaucher un coach à temps plein n'est pas une bonne idée

Pourquoi embaucher un coach à temps plein n'est pas une bonne idée
Qui est ce jeune homme ?

Disons-le très simplement : oui, faire coacher son entreprise, c'est un investissement. Voici la réalité en chiffres :

  • Un coach indépendant se paie au bas mot 1 000€ par jour ;
  • Un profil similaire salarié se paie environ 90K€ par an (salaire brut), soit 140K€ pour l'entreprise (salaire chargé) ;
  • Le calcul d'un CEO/CPO/CTO est que la prestation d'un indépendant ne doit pas lui coûter plus cher qu'un salarié à temps plein, ce qui autorise une enveloppe annuelle de 140 jours, soit 3 jours par semaine.

Ceci pour dire qu'en tant que donneur(se) d'ordres, vous serez contraint budgétairement. Mais mon point, au-delà de l'argent, est que vous ne voudriez de toute façon pas d'un coach à temps plein.

Le savoir n'est rien sans la pratique. La connaissance intime et profonde d'un sujet naît de ces minuscules découvertes accumulées jour après jour, au long de milliers d'heures de pratique. Transmettre son savoir est certes un moyen formidable d'aller plus loin dans la connaissance, de lever les zones d'ombre, mais un coach qui se consacrerait à temps plein à cette activité risquerait beaucoup de perdre en pertinence avec le temps. Un bon coach est d'abord un excellent artisan.

D'où l'image de couverture : l'adolescent qui faisait ses premières tentatives cinématographiques à l'aide de maquettes maladroitement bricolées n'est autre que… Steven Spielberg ! Talent et travail font décidément bon ménage. Pourquoi Steven Spielberg est-il bon ? Pourquoi est-il connu et reconnu ? Parce qu'il donne de bonnes masterclasses ? Non, parce qu'il est avant tout un très grand réalisateur 🎬🦖

Alterner entre pratique et transmission est pour moi un besoin aussi vital que respirer. Une activité nourrit l'autre, tout en maintenant l'envie au niveau le plus haut. Sans cette alternance, j'aurais tôt fait de saturer 🌱 Concrètement, cet équilibre entre temps facturé et temps consacré à la pratique se situe pour moi entre 50/50 et 60/40 selon les semaines, dans un sens comme dans l'autre.

Au-delà, la nature-même du coaching fait qu'il serait peu pertinent d'intervenir à temps plein chez un client. Le temps de présence auprès d'une organisation dépend bien sûr du nombre d'équipes et de personnes à coacher, mais il est rare, de fait, que je consacre plus de 2 jours par semaine à un client. Tout simplement parce qu'il faut du temps aux équipes pour mettre en œuvre les pistes d'amélioration identifiées ensemble, du temps pour "digérer" et revenir la semaine suivante avec de nouvelles interrogations. Appelons cela une nécessaire respiration.

Enfin, le dimensionnement d'un tel accompagnement est voué à diminuer au fil du temps, puisque le but d'un coach est de rendre autonomes les organisations et les personnes qu'il accompagne. Si, dans les premiers temps de l'échange, il apporte des solutions concrètes aux problèmes qui lui sont soumis, avec le temps son intervention doit se faire de plus en plus meta. En ce sens, on pourrait dire que sa mise en retrait progressive est un critère de réussite à part entière.

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